Un soir, une fois le soleil tombé, il se passa un événement que ceux présents dans cette taverne ne risquaient pas d'oublier.
Dans le fond sonore des choppes et des chants des buveurs s'immisça un bruit inhabituel. La porte s'était entre-ouverte avec difficulté, comme si on essayait de la pousser très fort sans succès. Tout indiquait qu'un arrivant souhaitait entrer...mais dans quel état ? On ne connaissait pourtant pas d'autre taverne assez proche pour y venir à pied sans avoir le temps de cuver l'alcool ingurgité !
La porte finit par s'ouvrir totalement, et dans la lumière des bougies se profila une silhouette étrange et féminine
AAaaAAaAAah...naaa...iiaa...
Un râle, puis des soupirs. La silhouette s'effondra. Lorsqu'on s'en approcha, on vit une femme, mais de quelle race était-elle? Aussi belle qu'une elfe et pourtant l'air aussi sauvage qu'une bête. Elle ne possédait aucune liste complète de ce qui pouvait la faire appartenir à une race. Sa peau était terne et incroyablement blanche, se rapprochant de la couleur des œufs de poule. Ses cheveux étaient longs, noirs et d'une textures lisse, malgré les nombreux nœuds s'y trouvant., ses ongles étaient noirs également, mais non de terre ou de crasse, il semblait que c'était leur couleur naturelle. Elle était nue, et malgré de grandes ressemblances avec le corps humain, elfique ou nain, on ne put définir de quoi il s'agissait. Quelques épines semblaient sortir de sous sa peau à certains endroits de son corps et sa peau était mortellement froide.
On décida de l'étendre sur une couche en attendant son réveil. Quelques heures plus tard, la créature se réveilla, paniquée, cherchant où elle était, mais sans prononcer mot. Un homme resté à son chevet l'apaisa d'une main sur le front et d'un regard amical.
Qui es-tu? prononça-t-il d'une voix calme.
La créature ne répondit que par un regard d'agneau égaré, ses yeux semblaient étranges, eux aussi.Ils étaient d'un bleus surnaturels.
L'homme prit la main de la jeune femme et la posa sur son genoux. La créature, pour une raison inconnue, posa sa tête sur les cuisses de l'homme qu'elle considérait apparemment comme son protecteur. Quelques minutes s'écoulèrent ainsi. L'homme n'avait toujours pas prévenu quiconque du réveil de la femme. Celle-ci finit par marmonner quelque chose.
Ya...na... ya...na...
Elle se redressa, assise sur sa couchette, puis se désigna avec une main posée sur son buste.
Ya...na... Ya....na , répétait-elle sans cesse.
-Yana? C'est ton nom? demanda l'homme?
Elle sembla acquiescer mais l'homme n'en était pas certain. Il ôta sa veste puis la passa autour de la créature. Elle lui sourit puis posa sa main sur le buste de l'homme avec un air interrogateur.
Ah..je vois, tu veux savoir mon nom. Je me nomme Gircas.
- ir..aaaasss, prononça-t-elle.
Quelques minutes de silence s'imposèrent, elle regardait autour d'elle. Girdas décida de prendre soin d'elle et de l'emmener chez lui. Il alla prévenir le tavernier puis embarqua "Yana" à son domicile. Elle le suivit sans rechigner.
Plusieurs semaines avaient passé. La femme n'avait toujours rien dit de plus que son prénom. Un soir, au coin du feu, elle émit un appelle à l'égard de Gircas, qui vint la rejoindre et s'assit près d'elle. Ses yeux avaient changé de couleur, ils étaient désormais verts.
Gircas, prononça-t-elle, merci. Tu m'a aidée, tu m'as sauvée.
- Mais...tu...tu-tu...
Elle posa une main sur la bouche de l'homme.
-Je m'appelle Lianah, j'ai été créée par un puissant sorcier puis emprisonnée et livrée à des expériences magiques. Je suis en cavale. Je ne veux pas qu'il me retrouve.
-Mais comment ça créée? Et quoi, en cavale?
Gircas avait l'air complètement paniqué. Lianah posa sa main sur son front et lui offrit un sourire amical.
- Créée à partir de magie noire et de nécromancie, il m'a dotée d'une conscience et d'un prénom. Je me suis enfuie après une expérience qui a mal tournée. J'ai erré pendant des jours sans boire ni manger, puis je t'ai trouvé. Incapable de m'exprimer -sans doute à cause de cette expérience- je n'ai pu te révéler ma vraie nature. Puis tu m'as accueillie chez toi, je ne voulais pas te dire d'où je venais car je me suis attachée à toi...
- Mais, je ne t'aurais pas mis dehors tu sais!
-Ton cœur est bienveillant, Gircas. Mais je vais devoir repartir pour ne pas t'amener d'ennuis. Il me cherche sans nul doute. Je retournerai à la taverne et demanderai mon chemin.
Ne demandant pas son reste, elle posa une fois de plus sa main sur le front de Gircas qui ferma instantanément les yeux puis s'écroula par terre.
Adieu mon bon ami... Adieu
Lianah prit quelques vêtements, un peu de nourriture et s'en alla vers la taverne.
Ven 2 Jan 2009 - 7:40