Une soirée d'enfer (ça prend au moins un perso mâle, svp!)

[hrp]Je reprends le perso de Ronnald Edwin Rougemont, quelques mois avant "la chasse est ouverte!" (ou peut être quelques mois après, mais je ne sais pas comment ça se termine...).[/hrp]

On avait prévenu Ronn qu'une suceuse de vie était présente dans le Sexous Nightclub du centre ville. Il l'avait d'ailleurs senti, la douleur caractéristique qui lui permettait de repérer les vampires était apparue depuis plus de dix minutes. Seulement cette fois, il ne s'agissait que d'un bourdonnement sourd dans sa nuque. Sa cible devait être expérimentée, elle savait bien se dissimuler.
-Ça risque ne pas être une partie de plaisir, lâcha le Rougemont tout bas, pas comme ces deux bouffons qui s'astiquent mutuellement la glotte depuis cinq minutes... Si ça ce trouve ils ne savent même pas comment l'autre s'appelle.
Après une nouvelle demie heure d'observation, le jeune homme parvint à repérer la vampire.
*Bon, c'est une fille... facile, elle fait tourner en bourrique la moitié du nightclub... Alors, on est dans un club lubrique, je n'ai qu'à lui demander de "monter à l'étage" avec moi... Et après : BLAM.*
Après avoir ôté la sécurité de son Jericho 9mm et l'avoir consciencieusement dissimulé, il se dirigea vers le bar, là où la vampire était accoudée.

-Dites moi, mademoiselle, lui souffla-t-il à l'oreille, j'imagine que vous n'êtes pas venue dans ce genre d'endroit pour regarder les gens danser toute la nuit, non ?

Etna était tellement perdue dans ses pensées, qu'elle était surprise de voir un humain lui parler. Cela lui prit quelques secondes pour réaliser qu'on lui adressait la parole. Cet humain avait de l'audace et elle sentit toute de suite qu'il n'était pas ordinaire. Elle devait se méfier de lui... elle ne sait pas pourquoi, mais il lui rappelait un chasseur de vampires. Elle devait user de toute son expérience de séduction pour l'éloigner de son objectif. Elle sentait le danger.

-Et vous non plus, j'imagine.

[hrp] Wazna, on va dire que c'est après... Ce sera plus drôle... nous n'aurons qu'à nous arranger pour survivre. Juste parce que j'adore mon espèce de vampire tourmenté par le destin digne de celui de Phèdre ou d'Achille! [/hrp]

Depuis les événements de Londres, son insertion dans l'Ordo Dracul, Emmanuel côtoyait de plus en plus souvent les humains. Cela ne le dérangeait pas, ou plus. Il arrivait de mieux en mieux à maîtriser la bête en lui. Mais toujours à la recherche de sensation, il fréquentait des lieux de plus en plus écclectique.
Il voulait se sentir vivre, depuis la mort d'Emy, il avait besoin de se raccrocher à un semblant d'existence.
Depuis sa transformation, il avait traversé de nombreuses villes, avait visité l'Asie et l'Amérique (brave immortel), il s'était exilé pendant six mois sur une île, et jamais il ne s'était sentit aussi seul. Et toujours, depuis Londres, il revenait en Europe, ce bon vieux continent où les légendes, les mythes et les vampires avaient encore leur place bien chaude.
Ce soir là, plus isolé que jamais, plus déprimé que le cafard lui-même, il avait besoin de la compagnie d'une mortelle. Il la côtoyerait, la séduirait, sans user de son charme si possible, et lui prendrait tout : son plaisir, son énergie, puis sa vie. Ce serait sa vengeance contre l'humanité cruelle...

Il avait projeté l'opéra, le théâtre, le cinéma... Autant d'activités convenant mieux à un ventrue de son rang (ça y était : il pensait comme eux maintenant). Mais lorsqu'il passa devant le Sexous Nightclub, il entra sans réfléchir et se mit à observer les jeunes gens, et les moins jeunes aussi, qui s'embrassaient, se grimpaient dessus, puis montaient à l'étage pas toujours rien qu'à deux.
-Mortels aux moeurs dissolues. Profitez, bande de vermine grouillante. Plongez dans le stupre tant que vous le pouvez, un jour, vous serez seul.
Son humeur noire n'arrangeait rien, et le rendait cynique. Il traversa la salle et chercha une fille potable du regard lorsque

Waznard a écrit:

-Dites moi, mademoiselle, lui souffla-t-il à l'oreille, j'imagine que vous n'êtes pas venue dans ce genre d'endroit pour regarder les gens danser toute la nuit, non ?

Kâ se retourna, redoutant son ouïe. Le Rougemont se tenait accoudé au bar, aux côtés d'une magnifique créature aux cheveux rouges. Il put reconnaître une immortelle, sans doute une des plus nobles, Ventrue ou Daeva, impossible de distinguer de si loin.
Même s'il ne savait pas comment le Rougemont le considérait après leurs "déchirants adieux" (hrp : encore à venir), le ventrue préféra ne pas trop s'approcher. La rancune était passée, mais la colère avait du mal. Et il n'était pas impossible que le Rougemont lui veuille cette fois encore, du mal. Il reporta son attention sur la Chasseuse de la Nuit.
Elle n'avait pas le caractère serein et confiant d'Emy, mais portait une certaine ironie, un certain charisme sur le visage qui ne laissait pas Emmanuel indifférent.
-Si je pouvais éloigner ce mortel...
Assis dans l'ombre, entouré de mortel(le)s, il réfléchit et se mit à rire sous cape.
Après une chasse au non-mort dans une course contre la vie, voici donc que lui et le chasseur se retrouveraient dans la même chasse, dans une course à séduire, apparemment.
Le Temps pouvaient se montrer ironique...
Il décida de continuer son observation en attendant le moment venu.

[hrp] Il va falloir faire allusion à des trucs qui n'ont pas encore eu lieu dans la chasse est ouverte... il faudra faire attention. Le Temps... quel paradoxe...[/hrp]

*Yes ! Elle accepte... hum... elle est marrante, celle là... peut être s'imagine-t-elle déjà en train me trouer la jugulaire...?*
-Eh bien on dirait que le destin nous a offert une merveilleuse occasion de faire plus amples connaissances. Que diriez vous de monter à...
Une autre vampire, songea immédiatement Ronn. Quelque chose s'était mis à tambouriner dans sa boite crânienne, bien plus douloureusement. Il réfléchit à toute vitesse : cette sensation, cela pouvait-il être cet... Emmanuel ? Ça faisait déjà plus d'un an de l'affaire Archaon. Pourquoi était-il de retour maintenant ?
-Pardonnez moi, mademoiselle, j'ai cru apercevoir un... vieil ami.
C'est deux derniers mots sonnèrent faux autant à Ronn que pour les deux autres vampires. Le Rougemont repéra finalement le Ventru. Il ne pouvait en aucun cas lui tourner le dos pour s'occuper de cette magnifique vampire qui ne méritait rien d'autre que de l'argent dans le cœur, sa tête dans la salle des trophées du Manoir et ses cendres dans la Tamise...
*Et si...? Oui... tout va bien, j'ai la lampe UV...*
-Que je vais vous présenter de ce pas... Hey ! Eman' ! Viens ici, c'est moi qui paye....

-Salut, Rougemont. Tu m'as senti, je suppose?
Il lui décocha un sourire cynique. Et lui envoya quelque images mentales. Du sang, de la mort, de la peur, beaucoup de peur. Ainsi, il pourrait profiter de la demoiselle deux minutes. Ca avait du bon d'être un ventrue, de temps en temps.
-Bien le bonsoir mademoiselle, je suis vraiment ravi de vous rencontrer.
Face à une Daedra, il devait utiliser de son charme, de sa prestance au maximum, et tenter de la séduire. Peut-être pourrait il lui sauver l'existence...
Il lui fit un baisemain et se présenta
-Emmanuel Kâ, chevalier occasionnel de l'Ordo Dracul, mais le plus souvent, chasseur solitaire. Enchanté.

-Enchanté SIr Emmanuel Kâ. Vous savez traiter les femmes vous, j'aime beaucoup les hommes comme vous.

Se tournant vers Rougement, elle dit:

-Quant à vous, vous devriez apprendre de ce charmant monsieur comment draguer les filles.

Elle savait qu'elle plaisait au chevalier, après beaucoup d'années de pratique, elle sait sentir ces choses.

Après une bonne minute d'hébétude, Ronn sortir de la torpeur dans laquelle Emmanuel l'avait plongé. Même si l'humain n'était pas très facile à impressionner, le vampire avait vraiment d'atroces images en mémoire...
*Quel salaud ! Alors il veut se la jouer comme ça... hein ? On va se marrer...*
Après l'histoire du Prédateur, Ronnald avait pris beaucoup plus au sérieux la chasse aux abominations des géhennes. Un sévère entraînement, couplé à ses aptitudes de septième fils d'un septième fils, l'avait rendu aussi rapide que la plupart des vampires centenaires. Malheureusement pas aussi fort. Mais à cela, le jeune adulte le compensait avec un imposant arsenal d'armes.
Le Rougemont sortit une lampe de poche compacte à ultraviolet du revers de la manche de sa jacket ample. Il fit mine alors d'encadrer le vampire de sa main et alluma la lampe en direction de la nuque du Ventrue, tout c'était bien passé, la vampire n'avait rien vu du tour. Il serra puisement Emmanuel pour que ce dernier reste plus longtemps exposé à cette lumière néfaste. Lorsque Kâ du faire montre de violence pour se débarrasser de l'étreinte de l'humain, Ronn lâcha :
-Mais comme vous pouvez le constater, il ne faut pas se fier aux apparences, Emman' n'a jamais vraiment apprécié être en contact avec quelqu'un. Plutôt embarrassant, pour vos projets nocturnes, n'est-ce pas ? Aussi m'étais-je demandé, dans quel type de véhicule auriez-vous aimé monter, pour nous éloigner d'ici... j'ai tout ce que vous pourriez désirer...
Mais effectivement, la drague n'était de loin pas le point fort du Rougemont. Comme il se le répétait si souvent : "Lorsqu'on est amené à descendre des vampires, mieux vaut ne pas leur donner des moyens de pression."
Ronn avait aimé sa famille, ça ne lui avait pas réussi...
*Bon, elle se décide, la vampirette ? Qu'on puisse se tirer de ce coin et de Kâ ! J'ai préparé pleins de pièges à vampire dans Londres, ce soir, ce serait dommage de les gâcher.... Ha ! Ha ! Ha !*
-Eh bien... qu'en dites-vous ?...

-Idiot, les nôtres savent se repérer entre eux. Notre odorat, plus fin que le tien, sait discerner nos odeurs douces des putrides composantes corporelles de vos êtres dans la trame de l'air.
Il sourit à la demoiselle, et découvrit sa nuque. Ses cheveux avaient poussés, mais pas assez pour dissimuler efficacement la brûlure UV. Il se pencha à l'oreille de l'humain.
-Et ce n'est pas une proie que je chassais par ici. Nous sommes nombreux dans mon cas à chercher avant tout de la compagnie. N'as-tu pas des amis, une femmes, ...? Es-tu vraiment seul.
Seul. Dans ce dernier mot, il mit toute sa haine de sa propre race, de la race humaine, de l'existence, de l'univers entier. Il perdit légèrement la maîtrise et plusieurs cris retentirent dans la salle. Le Rougement broncha à peine, la Daeva frissona mais ce fut tout.
-Je crois que tu devrais oublier notre existence. Tu te détruits, petit à petit. Je ne veux pas finir comme toi, mortel.

Il se redressa, sans ignorer que la Vampire l'avait sans doute entendu, mais Kâ s'en fichait. Tout ce qui comptait, c'est qu'elle lui offre un moment, un instant, un regard. C'était devenu, pour lui, une "chasse" aussi indispensable à sa survie que celle pour le sang, mais qui ne lui procurerait que du bien... Depuis tant d'année.

Bip bip bip. Trilalilalilala...
*Merde* pensa-t-il.
Il jeta un oeil à son portable. Une urgence, évidemment.
-Je vous prie de m'excusez. Une urgence.
Il s'éloigna d'un ou deux pas et leur tourna le dos.
-Emmanuel, on a trois hommes bloqués dans des pièges lumineux. Marc est déjà mort. Ne sors pas ce soir, ou prend des précautions!
Clock. Plus rien. L'ordre prenait maintenant la peine de lui téléphoner pour le prévenir du danger. Au fond, il avait bien fait de les rejoindre...

*Vrrr. Vrrr. Vrrr.*
Un appareil électronique de la confection de Ronn avait vibré dans sa poche alors que Emmanuel lui faisait son spitch de vampire. Un peu près le même que chaque suceur de vie lui servait alors qu'il les avait en joug. Inutile de préciser que cela ne le remettait en rien en question et qu'à la fin, il les abattait froidement, le sourire aux lèvres.
Alors que Kâ avait le dos tourné et que la vampire ne semblait pas trop s'intéresser à lui, Ronnald consulta rapidement son GPS amélioré : le piège 7 avait été activé.
*Je savais qu'il y avait de ces enflures, dans ce coin...*
Il devina parfaitement la nature de l'appel du Ventrue, on lui signalait des pertes vampire, à n'en pas douter. Sa supposition fut confirmé par le teint encore plus livide que prit celui d'Emmanuel, si c'était possible.
Un sourire fendit le visage du Rougemont jusqu'à ces oreilles.
-Ah... tiens... vous savez vous repérez à l'aide d'une odeur particulière ? Je suis sûr que je saurais le reproduire, ça ne rendra mes pièges que plus efficaces...
...je fais ça parce que les humains, issus d'une création, non pas d'une punition, sont menacés par les nuisibles de ton espèce. L'entier du genre humain approuverait.

Sur ce, après avoir rendu traçable la vampire en lui collant un radar-senseur, Ronn prit congé du nightclub, se dissimulant dans la foule, rendant toute intervention de la part des suceurs de vie trop risquée...

Emmanuel se retourna vers la Daeva.
-Enfin débarassé de ce mortel. Décidément, ils sont plus collants que le miel.
Il lui offrit son plus beau sourire.
-Ma compagnie vous sied-elle suffisamment pour que je puisse me permettre de vous inviter? Vous avez une préférence particulière en domaine d'occupation?

-Mouais, le mortel commençait à m'embêter pas mal... s'il s'imaginait que j'allais embarquer avec lui. Avant d'accepter votre invitation, que diriez-vous que nous jasons un petit peu dans ce nightclub, histoire qu'on fasse connaissance? On a tout le temps devant nous, la soirée ne fait que commencer.
L'immortel lui plaisait bien... elle aimait bien les hommes raffinés... Elle pensait qu'elle allait passer un agréable moment avec lui.

-Très bien... Alors je mords le premier...
Il sourit.
-Quel est votre nom? D'où venez vous, et que cherchez vous ici, si ce n'est une victime? Ce que je suis loin d'être, vous devez l'avoir deviné...

-Mon nom est Etna... d'où je viens, c'est un très bonne question... Quant à ce que je recherche, je recherche les coeurs des humaines à briser, dans le sens figuratif du terme.
Elle pensa un moment... que voulait-elle savoir de lui au juste? Bon, premièrement, pourquoi il a un nom aussi bizarre, que signifie le "Kâ" dans son nom? Et on voit bien qu'il a été mordu à une autre époque.
-À mon tour maintenant, que signifie le "Kâ" dans votre nom? Quand avez vous été transformé en immortel?

Ronn ruminait dans sa voiture de sport. Pourquoi avait-il tenu à rester au près de cette Etna au début de la rencontre ? Dès que Kâ était arrivé, il aurait dû sortir en vitesse. Mais non... il était resté, jouant à un jeu de courtisan qu'il méprisait en temps normal. De primes abords, il s'était lui même convaincu qu'il ne faisait que de la chasse au vampire, mais en réalité, il avait tenu à rester près de cette non-morte pour des raisons qui lui échappaient.
Il consulta le GPS, la puce lui signalait que la Daeva était toujours dans le nightclub. Probablement à fricoter avec Emmanuel.
-Quel phénomène, ce Kâ... il s'en était tiré avec brio contre ce Prédateur...

De plus en plus déstabilisé, Ronnald désactiva tout les pièges de vampires dans Londres d'une simple pression sur un interrupteur. "Pas de chasse aux suceurs de vie, pour ce soir" avait-il murmuré puis : "Qu'est ce qu'il se passe, Rougemont ? Tu changes..."

Dans un grognement, il fit demi tour et se dirigea une nouvelle fois vers le Sexous Club.

-Kâ est mon nom, tout simplement. Je suis né en Inde, il y a un peu plus de trois siècles. Mon père, et son père avant lui travaillaient pour la Compagnie des Indes Orientales. Kâ était une des idoles de là-bas, un serpent rusé et ingénieux. C'est ce trait de caractère qui valut ce nom à ma famille, dans les Indes. Mais j'ai été fait immortel en l'an de grâce 1689, alors que je rentrais chez moi.

Emmanuel se remémora la soirée. Il avait assisté au mariage du Tsar de Russie. Pierre Ier, celui que déjà, on appelait le Grand. Sa femme, fatiguée était rentrée plus tôt, et lui en rentrant, l'avait trouvée entourée de créatures aux dents longues.
Il frissonna.

-Mais que dirirez vous de nous éloigner un peu de cet endroit grouillant de mortel. Nous pourrions peut-être continuer notre discussion... à l'étage.

Il mit tout son désir, tout son pouvoir, toute sa force dans cette suggestion.
Puis, il lui offrit son bras élégamment.

Complètement immunisée contre son charme, elle se dit qu'elle allait jouer un peu avec lui... Son visage se fendit en un large sourire.

-Votre histoire est intéressante... Cher Sir, ne vous pressez point, je vous en prie. Que diriez-vous d'aller prendre un verre ou faire une danse? Allons nous amuser un peu.

Elle sourit intérieurement , elle adorait faire attendre ses hommes, elle était cruel comme ça.

[Hrp] désoler mais il fallait que je prenne mon bon vieu Lasombra de mascarade. ne vous inquietez pas je l'ai adapté pour requiem[/Hrp]

-La danse me conviendra.
*Etrange, elle résiste* pensa Emmanuel

Le Ventrue prit la Daeva par la taille et sur le rythme lent d'un slow, ils commencèrent à danser.

-Vous êtes peu conventionnelle, je dois le reconnaître.
*Cela ne la rend que plus intéressante* se dit-il en lui-même.
-Mais pourriez vous oublier le Sir? Appelez moi Emmanuel, cela me sied bien mieux.

Un léger sourire de nature plutôt timide parut un bref instant sur ses lèvres.

-Et oserais-je vous demander si vous êtes aussi... volcanique que ce que votre nom pourrait laisser penser?

-Non, je ne peux pas... Sire chevalier, j'adore appeler les gens de façon formelle, surtout la première qu'on les rencontre. Et pour mon nom, que voulez-vous dire?

La Daeva, lovée contre Emmanuel, continuait à danser. Elle était bonne danseuse, car dans son métier d'actrice, il fallait connaître toutes les facettes du métier. Elle adorait faire le contraire de ce que les hommes lui disent de faire... cela les énervait, mais elle s'amusait beaucoup.

Emmanuel rit en son for intérieur. La façon formelle. Il avait connu cela, il y longtemps. Cela lui rappelait de bien long souvenir.
Il se revit, avec sa femme, en Angleterre. La belle l'avait salué d'une révérence, et ne cessait de l'appeler Lord, du titre de son père, qui l'avait gagné à la guerre. Cela l'avait fait rire, et l'avait réellement charmé.
Puis il revit Emy. Plutôt fluette, plutôt petit. Les cheveux en bataille, sale. C'est lui qui l'avait mordue. Il ne lui avait donné l'Étreinte que par peur de la tuer. Elle semblait si fragile. Elle l'avait aimé. Longtemps. Il se rappela aussi de ses tentatives désespérées pour lui apprendre les bonnes manières. Au final, c'est lui qui avait appris les mauvaises. Puis il avait été banni...
-Sir chevalier, vous allez bien?
La Daeva le tirait par la manche, il avait arrêté de danser.
-Veuillez m'excuser. J'avais un.. un flashback. Cela m'arrive parfois. J'ignore votre âge, mais lorsque vous vieillissez, cela vous arrive de plus en plus souvent.
Ils se remirent à danser.
-Et pour votre nom, je ne sais si vous avez déjà été en Sicile, mais l'Etna est le volcan local. Il y a deux cents ans, il était encore pas mal actif. Mais aujourd'hui, je ne sais...
Il revit encore l'effroi de son père vampirique qui l'avait traîné là-bas lorsque le volcan s'était mis à cracher le feu. Il avait fui, laissant le novice sur place, qui avait pu se libérer de ce maître tyrannique.
Il prit conscience qu'Etna s'était lovée contre lui. Il en fut légèrement surpris, mais il n'avait plus connu cet état de bien-être depuis presque vingt-cinq années. Il poussa un léger soupir et resserra presqu'imperceptiblement son étreinte.

Les mains de la Daeva lui massait le dos. Pour une fois depuis de longues années,Emmanuel se sentit réellement... bien.
Il posa sa tête contre celle de sa partenaire, et se permit un compliment.
-Vous sentez bon, et vous êtes habiles de vos mains.
Il était enfin vraiment relax. Et cela lui était particulièrement bénéfique.
Doucement, la musique s'arrêta, et la discothèque reprit ses habitudes. La musique assourdissante relança ses "boum-boum" retentissants.
-Aimez vous cette musique? Personnellement, ce n'est guère de mon goût. Peut-être pourrions nous continuer notre danse dehors, la transformer en promenade, je connais de très beaux coins...
Il en arrivait même à oublier ses camarades mort à cause des pièges du Rougemont.
*Cela ne te ressemble pas, ressaisit toi!*
-... ou, sans vouloir paraître insister, à l'étage. Je crains fort que le chasseur mortel n'ait piégé la ville. Et il peut se montrer redoutable quand il le veut.

-Ben dites-donc, milord, vous êtes pressé. Je ne suis pas contre une promenade. D'ailleurs j'ai un peu chaud.

La vampire sourit. Ce soir, ce serait relaxant.

Emmanuel et Etna sortirent et l'air frais de Londres leur fouetta le visage.
-Non, je ne suis pas pressé. Mais disons que je ne fais guère confiance à cet humain.
L'hiver arrivant avait fait apparaître une couche de givre sur toute les voitures, ou presque. Un bref flashback remit en mémoire au ventrue, qu'humain, par ce temps, il sentait le froid. Il en profitait pour se lover et tenir les filles dans ses bras. "Pour se tenir chaud", disait-il. Il hésita un bref instant, puis décida que la demoiselle ne devait certainement pas être farouche.
Il passa son bras autour de son épaule avec délicatesse et respect.
-Je sais que vous ne connaissez pas le froid. Mais pour les humains, c'est plus naturel.
Il croisèrent un couple qui s'embrassaient, au chaud dans une voiture aux vitres embuées.
Leurs pas les menèrent le long de la Tamise. Les ruelles sombres auraient fait naître la peur imaginaire chez n'importe quel mortel, ou presque. Mais les vampires passèrent devant sans s'en inquiéter. Une prostituée à l'air vulgaire, ivre et fauchée les aborda.
-Salut les chéris, un petit plan à trois, 50£, ça ne vous tente pas?
Emmanuel se pencha pour murmurer à l'oreille de la Daeva :
-Avez vous... soif?
-Je savais que c'était dans vos fantasmes, allez m'sieurs dames, laissez vous tenter, reprit la mortelle.