Chute dans les abîmes

La chute fut interminable, dans une obscurité sans pareille. Magleif ne sut jamais combien de temps il avait ainsi continué à tomber, sans fin, car il avait perdu le décompte du temps. L’obscurité était telle, qu’il ne savait même plus si il avait les yeux ouverts ou fermés, et la lumière du jour, qui s’était vite transformée en lueur, puis en point, avait maintenant totalement disparue. Magleif s’attendait à heurter le sol dur à tout moment, à se fracasser par terre, à sentir tous ses os se briser d’un seul craquement … Mais ce moment ne venait pas et, contre toute attente, Magleif s’endormit.
Dans son sommeil, une voix délicieuse lui parvint. Cette voix était douce, paisible, et le seul fait de l’entendre plongeait Magleif dans un délice de bonheur et de tranquillité.
- Magleif … Le moment n’est pas encore venu pour toi. Il te reste de grandes choses à accomplir. Ouvre les yeux… MAINTENANT !
Magleif ouvrit les yeux d’un coup et sentit immédiatement que quelque chose allait se produire. Il utilisa immédiatement ses pouvoirs afin de créer autour de lui un immense bouclier. Il envoyait toute sa puissance dans ce bouclier, comme il l’avait fait auparavant pour ramener Gilain à la vie, plus il se vidait de son énergie et plus le bouclier se solidifiait. Il envoya, dans un derniers sort, les dernières lueurs d’énergie qu’il restait en lui, et il s’évanouit.
Lorsque Magleif se réveilla, il avait mal partout, un goût de sang dans la bouche, et sentait un liquide chaud couler sur son visage. Il sentait ce liquide partir de sa tempe, descendre lentement en passant par son œil droit, sa bouche et enfin il l’entendait tomber, goutte à goutte, dans une flaque.
-UNE FLAQUE ?! LE SOL ! Que s’est-il passé ? Je suis en vie !
Il tenta de se lever mais sa jambe gauche ne répondait plus et il retomba .
-Bon sang ! Pourvu que je n’ai rien de cassé.
Il se redressa, regarda autour de lui : il se trouvait au fond de cette abîme ou il avait basculé, tout autour de lui la roche était taillée jusqu’à un plafond en bois, où l’on pouvait remarquer un trou béant à l’endroit où il l’avait traversé. La salle était petite et une faible lumière arrivait par en dessous de l’unique porte. Mis à part les débris de bois éparpillés autour de lui, cette salle était vide.
Magleif décida de tenter une nouvelle fois de se lever, mais une intense douleur dans la jambe gauche le fit s’écrouler de nouveau. Magleif commença a voir les murs danser autour de lui et il s’évanouit.

Lorsque Magleif se réveilla, les murs tournaient toujours autour de lui et il était dans un état de faiblesse extrême. Il ressentait une intense douleur a la jambe gauche, ne parvenait plus à ouvrir son œil droit à cause du sang coagulé qui avait coulé de sa blessure a la tempe. Grace à une petit tour de magie, il fit jaillir de l’eau de ses doigts et entreprit de nettoyer son visage de tout ce sang. Une fois qu’il en eut enlever la plus grande partie, il décida d’inspecter sa jambe. Il commença par tenter de la bouger mais n’obtint qu’un frémissement accompagné d’une vive douleur qui manqua de lui arracher un cri. Il décida donc d’user du peu de magie qu’il avait réussi à récupérer afin de guérir sa jambe. Il commença par envoyer doucement le flux magique dans sa jambe et découvrit en grimaçant ainsi que les os étaient presque tous cassés.
- Cela va prendre du temps …
Il envoya le courant magique encore un peu plus loin, commença à puiser dans ses ressources pour entamer la reformations des os. Millimètre par millimètre, os par os, il remit sa jambe en état. Cela lui prit plusieurs heures et il avait dut se reposer à nouveau à cause du manque de force mais il pouvait maintenant se lever. Il commença donc par faire quelques pas et, quand il fut sur que sa jambe était bien remise, il se tourna vers la porte.
Celle-ci était petite, en bois, et ne comportait pas de serrure. Il s’en approcha lentement, aussi furtivement que possible, car il ne savait pas où il se trouvait et cet endroit pouvait être habité. Il posa délicatement la main sur la poignée et au moment où il allait appuyer il entendit un bruit de l’autre coté de la porte.
- Il va encore falloir que j’use de magie …
Magleif envoya son esprit de l’autre coté de la porte grâce à sa magie. Il pouvait ainsi voir et entendre tout ce qui se disait mais sans être vu. La salle avoisinante était une salle qui avait dut autrefois servir de salle de repas mais qui aujourd’hui n’était plus qu’un amas de meubles détruits. La chose qu’il avait entendu faire du bruit n’était autre qu’un troll des cavernes qui avait décidé de venir ronfler contre la porte de la pièce où se situait Magleif.
-Hé bien c’est bien ma chance … Je ne pourrai jamais vaincre un troll des cavernes seul… Il va me falloir trouver une autre issue.
Magleif décida donc d’inspecter la pièce où il se trouvait un peu plus en détail. La pièce était le plu simpliste possible : 4murs de pierres d’environ 3m de long chacun. Magleif décida d’user de la magie afin d’inspecter les murs et il découvrit que sur l’un d’entre eux se trouvai un pierre bancale. Il appuya de toutes ses forces dessus et, à force d’effort, il entendit un déclic et sur le mur d’en face apparut une ouverture très étroite, mais une ouverture quand même. Il se faufila dans ce passage qui amenait à un escalier en colimaçon qu’il entreprit de monter, plié en deux à cause du manque de hauteur, et sa robe de mage raflant les parois tant il était étroit.
Magleif monta ainsi durant une période qui lui parut une éternité. Sans lumière, il avait dérapé plusieurs fois et avait manqué de dévaler l’escalier en roulé-boulé pour finir broyé en bas. Il avait cependant réussit à monter et une faible lueur commençait à apparaître, preuve qu’il approchait de la sortie. Il monta encore une bonne heure avant d’atteindre la sortie. Il émergea dans une ancienne crypte qui avait té détruite par le temps et la végétation. A bout de souffle, il sortit, s’allongea dans l’herbe, et tomba dans un profond sommeil.