Le bourg n’était pas aussi étendu qu’une cité mais il possédait un bon honorable nombre d’humbles chaumières. La fumée s’échappaient des âtres. Une petite palissade protégeait les paysans des chacals et des rares loups qui peuplaient cette région loin dans le Sud. Mais les pieux acérés ne suffiraient pas à contenir un assaut de combattants.
L’homme sur son étalon contemplait sa proie avec avidité. Ses habits était aussi blanc que la épaisse couche de neige qui crissaient sous les sabots du cheval. Il dégaina son épée et la brandit haut dans le ciel. Les chevaux derrière lui poussèrent un hérissement et secouèrent leur mors. Ils étaient trente sur cette colline. Trente mercenaires aguerris aux visages sombres et à l’expression déterminée. Tous portaient les manteaux de fourrures et en peau de bête, caractéristique des Hommes du Nord. Un Sanglier était brodés sur chacun de leur habits. Le vent glacial soufflait dans leur barbes et sur leur visages alors qu’ils portèrent la main au pommeau de leur épées. L’un d’eux fit avancer sa monture à la hauteur de ce qui semblait être leur chef.
-La nuit arrive…L’épée du chef toujours brandit dans les airs s’abaissa brutalement. Les autres dégainèrent à leur tours les longues épées.
-Pour Givre !hurla le chef.
-Pour Givre !reprirent les hommes.
Les cavaliers dévalèrent la pente. Le bruit de la charge et des cris de guerre réduisit le village à la panique et au Chaos total.
-Il n’y a aucun échappatoire au Chaos…murmura le chef Barbare.
Son épée fendit le crane d’un fermier.
-Brûlez tout !!!Obéissant, les cavaliers lancèrent leur torches sur les chaumières une fois dépouillées de trésors.
Non loin dans forêt les oiseaux prirent leur envol.
-Qu’est ce que c’était ?! demanda Lupus surpris.
Ils se figèrent, les sens en alerte.
-Allons voir petit frère !Le jeune homme laissa tomber sa lance de chasse et se dirigea à travers la forêt de la montagne vers les hurlements entendus et d’un signe de la main encouragea son petit frère à en faire de même. Il n’était ni grand ni petit. Il avait de larges épaules où s’abattaient les épais cheveux bouclé d’un châtains brillant sous le soleil, tel une crinière. Son nom était Hector, il venait juste d’entrer dans sa quinzième année. Paresseux, colérique, téméraire étaient ses principales caractéristiques et souvent ses parents le lui reprochaient. Dans le village, on le surnommait le Lion. Ses traits ressemblaient à cet animal mythique qui avait déserté depuis des siècles les terres d’Arla mais qui demeura dans la mémoire de son peuple. Sauf ses yeux d’émeraudes que possédaient les membres de sa Famille ne rappelait en rien un Lion. Son frère Lupus, âgé de treize printemps, lui ressemblait, mais son visage rappelait plus le loup rusé qui sommeillait en lui que le fougueux lion d’Hector. Toujours un sourire malicieux aux lèvres, il maniait la ruse tel un Archimage avec la magie.
Ce soir là, les deux frères avaient parcouru la montagne à l’Est à la recherche du gibier qui ferait le dîner. En approchant du village, Hector et Lupus n’entendirent aucun bruit, rien, pas même l’aboiement d’habitude incessant des chiens. Plus ils s’approchèrent, plus une odeur insupportable leur donna un haut le cœur. L’air était devenu lourd et humide, le prélude d’une violente tempête. Ils finirent par tomber sur le village, il était en flamme. Lupus courut vers ce qui semblait être auparavant leur havre de paix.
-Père ?! Mère ??! hurla Lupus.
Aucune réponse, aucune trace. Seul le crépitement des flammes.
-Mais où sont ils ?!implora le petit frère d’une voix inquiète.
-Probablement près d’une rivière pour fuir l’incendie…Mais lui même ne croyait pas en ses propres paroles. La Guerre Sainte avait donc frappés jusque dans les basses terres d’Arla…Ou était ce l’œuvre de bandit en quête de butin ?Le village était désert. C’est alors que les oreilles attentifs de Lupus entendirent des supplications.
-Au Marché !ordonna t’il à Hector.
Mais à travers les ruines, les deux jeunes hommes tombèrent sur neuf hommes gisant ensanglanté. La plupart était des soldats, mais…
-Père !!!!hurla de rage Hector.
Il avait emporté huit hommes avec lui…Puis un cri strident se fit entendre. Sur la place du marché se trouvèrent tout les corps sans vie des villageois. Tous égorgés, femme, enfant, vieillard…Ils les tuaient un par un au nom de l’Empereur dont il n’avait aucun signe sur leur habits de Barbare. Leur prochaine et dernière victime était une femme qui malgré ses multiples blessures restait magnifique.
-Mère !!!!La femme tourna la tête vers eux, mais sans attendre le capitaine lui trancha la gorge.
-Attrapez les !!!ordonna le chef.
Les Soldats ne se firent pas prier deux fois.
-Pour Givre !!!!!!!Le regard de Lupus devint noire. Il dégagea une tel vague puissance qu’il projeta ses ennemis. Ses dents devinrent des crocs, ses ongles des griffes. Il se jeta d’un bond sur les hommes de l’Empire, leur arrachant la chair et brisant leur os. Hector assista abasourdi, au massacre des mercenaires Impériaux par son petit frère. Mais d’un coup d’œil il vit le Chef armé un arc.
-LUPUS !!!!!!!!Le flèche fendit les airs et se planta dans le cœur de l’Homme-Loup. Un rugissement retentit dans les airs. Les muscles d’Hector se gonflèrent, ses poils devinrent or comme les dunes des désert, sa mâchoire abrita des crocs énormes. Les yeux du Lion fixèrent les rares soldats qui n’avaient pas fuis avec leur butin le bourg en cendre. Jamais dans le village on avait soupçonner les deux frères abriter un tel pouvoir en eux. Le pouvoir des Hommes-Bêtes. Avec grâce et agilité la Bête se rua sur ce qui restait des Barbares et avec sa mâchoire, déchiqueta le moindre membre du Chef qui se tordit de douleur. Puis après un bref instant, Hector redevint lui même. Il se précipita sur Lupus et le pris dans ses bras.
-Pas toi…Des larmes coulèrent sur ses joues et il poussa un terrible hurlement. Les Quatre éléments déferlèrent autour de lui…Et puis plus rien…
*****
La porte de la chaumière s’ouvrit laissant passé une ombre escorté du vent d’hiver qui fit danser les flammes dans la cheminée. Deux hommes se penchèrent sur Hector.
-Il est réveillé ?-Non, son corps a subi d’énormes blessures et il ne se réveillera pas d’aussi tôt.
-Cependant tu m’as dis que cet enfant possédait la Magie des Bêtes, il se rétablira plus vite que tu ne le penses. Rare sont ceux qui possèdent cette Magie, ou plutôt cette malédiction… Et Rare sont ceux qui se transforment à un si bas âge, cela tiens à du miracle qu’il est survécu.
-Il possède bien plus que la Magie des Bêtes. Je l’ai vu contrôler les quatre éléments !
-Impossible, seul les Archimages de mon rang peuvent contrôler les éléments et tu le sais bien !
-Mais je l’ai vu de mes propres yeux ! Et ces yeux ne me trahissent jamais !
-Conçois tu que cet enfant devrait suivre mon enseignement au Château ?
-Oui…Les Voix devinrent murmures, puis brutalement, l’esprit d’Hector se ferma au monde des vivants et s’ouvrit à l’univers des rêves…
Hector ouvrit les paupières. Des torches essayaient tant bien que mal d’illuminer ce qui semblait être un Temple. Le jeune homme observa les alentours. Le Temple possédait un nombre impair de colonnes et un nombre pair en façade. L’intérieur était composer de plusieurs parties. En face de lui se trouvait l’Autel. Les frises intriguèrent Hector qui approcha son visage afin de les observer. Elles représentaient des légions de soldats écrasant tout sur leur passage. Une voix caverneuse s’éleva.
-Elles te plaisent ?
Un sueur parcoura le dos d’Hector qui se retourna lentement. Un homme tout vêtu de noir et dont le visage était encapuchonné s’adressa à nouveau à Hector d’une voix venue des profondeurs abyssales.
-Elles nous racontent l’Histoire des Aula Harkus. La connais tu ?
-No…Non, répondit il d’une voix mal assurée.
-Qui es tu ?lui demanda l’Homme Noir.
-…Hector !finit il par dire.
-Hector ?…Qui es tu ?
-Je…Je vous l’ai déjà dis !Hector !
-Tu oserais me mentir ?
La peur empoisonna l’âme d’Hector tel un venin d’un Serpent.
-Je vous ai dis la vérité !!!répliqua Hector rassemblant le peu de courage qui lui restait.
-La vérité est futile…
L’Homme encapuchonné s’avança vers Hector et posa sa main sur son épaule.
-Voyons voir ce que tu me caches…
Il serra la prise sur l’épaule d’Hector et une magie inconnu fouilla dans sa conscience. Quand l’Homme retira sa main, le jeune homme ne parvenait plus à bouger un seul membre. La peur avait finis par l’envahir.
-Impossible…
-Que m’avez vous fais ?demanda Hector haletant.
-Tu…Sais tu qui je suis Hector ?
-Non…
-Les Humains m’appellent…Tenebrae.
Hector reste ébahit devant cette déclaration. Tenebrae, le Dieu de la Nuit…Cette pensée déferla dans son esprit.
-Tu es venu ici par tes propres moyens, dans mon Temple… Cela mérite récompense !
L’Homme claqua des doigts et une gigantesque épée se trouva dans la main droite d’Hector.
-Elle est légère n’est ce pas ?
Le jeune homme se contenta d’un hochement de tête.
-Et pourtant si destructrice…Elle est invincible aux yeux de tous. Pour s’en servir il suffit de l’appeler par son nom…Vehemes. Vas y ! ordonna Tenebrae.
-Vehemes !!!hurla Hector en direction de l’épée qui se mit à briller d’une lueur noir et rouge.
-C’est bien ce que je pensais…murmura le Dieu. Elle est à toi à présent…Aula Harkus…Hector se réveilla. Une migraine terrible lui martela les tempes. Il regarda autour de lui. Un petit feu brûlait dans l’âtre. Il entendit un homme descendre de son cheval et mettre et pied à terre. Le jeune homme crut que son cœur allait s’arrêter de battre. Il s’approcha lentement de la porte. D’un coup rapide Hector l’ouvrit et pris de vitesse l’homme qui allait toquer. Un sourire rayonnant illumina son visage.
-Ah je vois que tu as enfin décidé de te réveiller !Les yeux rouges de l’homme fixèrent attentivement le visage d’Hector.
-Où je suis ?-
Non loin de Chrysopolis mon ami, maintenant laisse moi rentrer.Sans attendre de réponse il passa le seuil de la porte et s’installa dans le fauteuil en face de la cheminée. Hector prit place sur un deuxième fauteuil à côté de lui. Ses yeux se posèrent sur les flammes. Puis il eut un sursaut et se leva brusquement.
-Lupus ???!!!-Rassoies toi l’ami !
-Qui êtes vous ?!
L’inconnu ne répondit rien.
-Où est mon frère ?!Hector serra les poings.
-Il est mort…finit par répondre l’homme.
Le regard d’Hector devint vide. Il pris un couteau qui se trouvait sur une table en bois et coupa ses long cheveux et les jeta au feu. Maintenant tous saurait qu’il porte le deuil.
-Je dois le venger…Les yeux d’Hector flamboyèrent.
-Qui étaient ces soldats ?!
-Des mercenaires au service de l’Empire…L’attaque sur ton village n’était en aucun cas le fruit d’un ordre de la capitale mais bel et bien un apat du gain. D’après ce qu’on m’a dit ils ont déserté et sont non loin d’ici même. L’espoir embrasa le cœur d’Hector.
-Cependant je te déconseille d’aller à leur rencontres…Pas maintenant. Soit patient. Ce sont des soldats et toi un fils de paysan.
-Mais…
-Tu t’entraîneras avec moi.
-Pourquoi m’aidez vous ?
-Quand jadis l’Empire a été créé, son but était de libérer les peules du joug des Aula Harkus et s’entre aider afin de construire un avenir prospère tous ensemble. J’y crois encore aujourd’hui. -Les Aula Harkus avez vous dit ?-Oui. Veux tu une tisane ?Sans attendre de réponse il en versa dans deux chopes et un tendit une à Hector qui l’a pris d’une main tremblante. Des larmes coulèrent doucement sur les joues du garçon.
-Je les tuerais tous…