Chapitre 2:
Frederic, fils du tant renommé duc de Dirvania, s'ennuyait ferme. Son père lui avait formellement interdit de quitter la ville sous le prétexte futile que "les temps n'étaient pas sûrs". Frederic avait alors tenté de le persuader du contraire. Peine perdue. Il s'était donc réfugié aux écuries. Après avoir brossé et étrillé son cheval, il s'assit dans un coin le regard dans le vague. Il était ainsi depuis une vingtaine de minutes, lorsqu'Eric, son ami d'enfance, se laissa tomber à côté de lui. Eric avait une ascendance semi-drassienne, de part sa mère. Il avait ainsi un esprit caustique qui ne manquait pas d'exaspérer Frederic. Ce dernier était grand et brun. Eric était légèrement plus petit et avait les cheveux d'un noir de jaie. Il était le fils du forgeron particulier du duc. Frederic et lui devinrent très vite amis.
- Je ne vois pas ce que ce mur a de si captivant, fit Eric après quelques minutes de silence.
- Je ne suis pas captivé par le mur, soupira Frederic, je réfléchissais.
- Vraiment? s'étonna son ami. Et à quoi pensait son altesse le fils du duc, si ce n'est pas trop indiscret?
- En vérité, je m'ennuyais, admit le fils du duc.
Son ami sourit franchement.
- Quelle idée de t'ennuyer en contemplant un mur alors que tu as un cheval à ta disposition!
- Mon père m'a interdit de quitter la ville, avoua Frederic.
- ça c'est bizarre, dit Eric. Mais pourquoi lui as-tu obéit? ajouta-t-il, perplexe.
Frederic grimaça. Il en valait mieux pas défiait son père.
- En tout cas, continuait Eric. Rien ne t'oblige de rester assis dans une écurie. On va se trouver une taverne?
Depuis qu'ils avaient seize ans, les deux amis avaient décidé de "tester" toutes les auberges de la ville. Ils ne les avaient toujours pas toutes visitées...
La chose la plus aisée à trouver dans une grande ville telle que Barëm, c'était une taverne. Ce qui l'était moins, c'était d'en trouver une de qualité. Cela faisait déjà la quatrième qu'Assia observait sans avoir été satisfaite d'aucune. La jeune Drassienne pesta. Où se trouvaient donc les auberges convenables? Ces trous à ivrognes ne méritaient même pas le nom qu'on leur donnait! Finalement, lasse de déambuler dans les rues, elle se décida à demander à quelqu'un. La jeune feme regarda autour d'elle. Son regard tomb sur deux jeunes hommes qui avançaient d'un bon pas. L'un d'eux était, sans conteste, d'origine drassienne. Avec un petit sourire, elle s'approcha d'eux.
Kall était en train de spéculer sur le nombre de tavernes jusque là visitées lorsque une femme les aborda. C'était une Drassienne qui, comme tous ceux de ses semblables, étaient de petite taille. Elle avait, en outre, une superbe crinière rousse et de magnifiques yeux verts.
- Veuillez m'excuser, messieurs, dit-elle. Mais, pourriez-vous m'indiquez le chemin d'une taverne de qualité?
Kall éclata de rire.
- Si vous chercher un endroit convenable où passer la nuit, ce n'est pas ici qu'il faut chercher, gloussa-t-il.
- Si vous le désirez, vous pouvez loger au château gratuitement, ajouta Frederic.
- Mais vous pouvez venir prendre un verre avec nous, renchérit Kall.
La Drassienne les dévisagea un moment avant de se fendre en un large sourire.
- J'accepte votre invitation avec joie, dit-elle. Au fait, je m'appelle Assia.
Nereka avisa un instant l'étal du marchand. Devant elle étaient disposées différentes herbes et onguents. La jeune femme hésita encore un peu avant de choisir des feuilles d'un rouge éclatant et un pot portant l'inscription "mégarith". Nereka était une guérisseuse d'origine eldrak. Ses parents s'étaient installés à Barëm alors qu'elle avait dix ans. Ils étaient tous deux décédés deux ans plus tard, lors d'une épidémie particulièrement meurtrière. Depuis, Nereka vivait sous la tutelle d'un vieil homme aux origines incertaines qui lui apprenait les rudiments de la médecine. La jeune Eldrak donna quelques pièces au marchand et glissa ses achats dans sa sacoche. Soudain, elle remarqua un couple pour le moins inhabituel. Une jeune femme blonde habillée d'une grande robe écarlate et un jeune homme brun carapaçonné d'une armure rutilante. Des Lüddeiens, sans aucun doute. La femme avait l'air furieuse. Elle regardait autour d'elle d'un oeil noir et le chevalier se faisait le plus petit possible. Nereka observa un moment leur manège d'un air amusé, avant de décider qu'il était tant de venir en aide au pauvre homme. L'Eldrak s'approcha de la Lüddeienne et la salua:
- Bien le bonjour, mademoiselle. Vous semblez perdue, puis-je vous aider?
La jeune femme blonde la regarda de haut en bas, avant de lui sourire aimablement.
- Effectivement, dit-elle. Vous pouvez m'être d'une aide précieuse. Je vous saurais grée de m'indiquer un certains nombres de boutiques.
- Eh bien, répondit Nereka. Que diriez-vous de sicuter de ça autour d'un verre?
L'Eldrak tendit le bras vers une enseigne sur laquelle était marquée en lettres d'or "Lion d'Or". Le sourire de la Lüddeienne sélargit.
- Quelle idée merveilleuse! S'exclama-t-elle. Nous avons, sans conteste, énormément de choses à nous raconter.