Une cité en deuil... (complet)

La jeune femme marchait , transi de froid et couverte d'égratignure. Ses pieds lui faisaient atrocement souffrir et elle s'écroula quelques mètres plus loin. Elle était peu vêtue, à vrai dire juste un drap sale couvrait son corp frêle. Sa lèvre était tremblante, elle se sentait doucement aller dans les bras de morphée. Pourtant elle savait bien qu'elle ne devait pas s'endormir, dormir ici était la mort. Et quand la mort lui vint en esprit, elle ne put que s'apercevoir qu'elle était déjà près d'elle. La petite dame était tombé jusqu'à côté du cadavre d'un homme, mutilé au visage. Elle voulu pousser un cri mais sa gorge lui brulait.

* Est-ce que je vais mourir ? ici ? sur ce sol sale et sans avoir pu apprendre ce qu'est le monde ? *

Yuko ferma ses yeux de velours noirs, la fatigue l'emportait, même la douleur se faisait distante. En marchant aussi longtemps, elle s'était abimée la plante des pieds, ses jambes avaient maintes et maintes coupures aussi superficielle soit-elle. Et dire que ce corp si faible, quelques heures avant avait descendu la plus haute de Paris, avait reussi à passer par dessus une dizaine d'homme et à s'enfuir de batiment... et enfin avait reussi à semer ses poursuivants. Yuko ne s'en était jamais senti capable, cela tenait de miracle... un miracle qui prenait fin dans cette ruelle.

* J'aurais...aimé....*

La jeune fille cessa de penser pour s'endormir.

Socrate tenait fermement son arme en bandoulière, le doigt sur le sélecteur de tir, en position coup par coup, l'autre main quant à elle, ce trouvait sur la poignée RIS. Les classes C avaient commis un nouveau massacre dans la ville, un de plus jugera l'histoire. les victimes se comptées par dizaines, en particuliers des femmes et des enfants. Leurs corps étaient atrocement mutilés. Marque de fabrique de cette vermine, l'homme s'alluma une cigarette à l'aide de ce qui semblait un briquet fabriqué de façon artisanale, ceci dans le but de camoufler un peu l'odeur. Bien sur les charognards eux aussi étaient de la fête, l'homme tira plusieurs coups de feu, pour les chasser, en prenant bien soin de ramasser les cartouches pour dissimuler au mieux les traces de son passage. Les corps eux n'allaient pas être enterrer, pour la même raison.
Il n'était pas seul, plusieurs hommes étaient aussi là, presque tous en armes. Il aperçue Chris derrière lui.
En jetant sa cigarette il lança :

"Triste spectacle, quand cela cessera t'il, espérons au moins trouver un survivant ?"

Ils marchèrent dans les décombres et entre les cadavres à la recherche de survivant ou d'objet, voir d'armes, il trouva quelques douilles sur le sol, témoin de la résistance des A, il se baissa et examina des traces sur le sol, puis se releva. Il enchaîna :

"Il ne faut pas trop traîner ici" tout en enlevant la sécurité de son arme.

Chris suivait de près observant le paysage dévasté. Il ne portait jamais d'arme à la différence de son ami, il n'avait en fait jamais tué... Il s'arrêta un moment puis s'abaissa pour ramasser une petite poupée couverte de sang, la fille à qui appartenait cette poupée n'était pas dans les environs... Il la reposa délicatement avant de se relever et d'allez retrouver Socrate. Il posa sa main sur son épaule et lui d'un ton légèrement attristé :

"Je pense que ce n'est pas la peine de chercher d'avantage mon ami..."

Il soupira, lassé par tout ce carnage perpétuel, il devrait cependant y être habitué mais rien y faisait. Il marcha dans la direction de la sortie lorsqu'il cru entendre un bruit lointain... Il s'arrêta puis regarda dans la direction de ce bruit. C'était un léger bruit d'objet chutant au sol, mais il y avait une autre résonance... Il regarda Socrate puis lui dit d'une voix faible afin que lui seul ne puisse l'entendre :

"On va voir?..."

Chris entendit une voix d'homme. Certainement un des membres de la classe C... Il s'approcha rapidement de la position d'où venait le son. Son ami le suivant de près. Une fois arrivé il jetta un bref coup d'oeil pour s'assurer que ce n'était pas un piège. Il put apercevoir un homme trainant comme un poid mort une fille derrière lui. Elle semblait insconsciente ou du moins dans l'incapacité de se mouvoir. Il s'approcha discrètement puis d'un mouvement sec frappa à la nuque l'homme. Celui-ci n'esquissa pas la moindre réaction, prit par surprise comme le voulait Chris. Il vérifia ensuite s'il était bel et bien assommé avant de se tourner vers la jeune demoiselle. Il l'éxamina rapidement, ayant quelques connaissance en médecine cela lui était aisé de faire le diagnostic de santé d'une personne. Il regarda alors Socrate qui tenait en respect l'homme assommé et lui fit un signe de tête voulant dire que ce n'était pas fini pour elle. Il la prit dans ses bras la soulevant lentement du sol s'assurant de bien la tenir avant de dire à son ami :

"Socrate, où devons nous aller? Il me faudrait un plan de travail pour l'éxaminer..."

Socrate se tourna vers Cris et lui répondit après une bref période de réflexion :
"On peut l'emmener dans le métro, on serra plus en sécurité, de nombreux classes A y patrouillent."

L'homme au sol cracha du sang, il essaya de se relever mais c'était sans compter le coup de crosse qui reçut sur le crane. L'homme était mort sur le coup, un de moins...

Il partirent de l'endroit, son ami tenait la femme et lui les couvrait de son fusil d'assaut au cas où. il se ralluma une cigarette, seule détente qu'il se permettait.
Le soleil était haut dans le soleil, quelques nuages étaient également de la partie. une belle journée pourrait on penser. Oui, mais...

Socrate avait prit la tête du groupe, il tenait son fusil en joue, et avança prudemment. il cherchait un M jaune synonyme de métro, enfin les rares qui tenait encore debout. les autres bouches non signalés étaient piégés et faisait souvent un carnage parmi les classe C.

Il leva son poing fermé, qui signifiait que tout le monde devait s'arrêter de marcher :
"Il y'en à une entrée la-bas."
Un franc-tireur la gardé, armé d'un fusil de précision.

Ils rentrèrent en le saluant, puis ils cherchèrent un endroit convenable pour poser la fille,
il trouvèrent une sorte de table et Chriss la posa dessus.

"En sécurité Madame..." répondit Chris en souriant

Il se mit alors au travail en l'éxaminant, prenant soin de ne rien laisser au hasard. Après quelques minutes il dit d'un ton rassurant :

"Elle n'as rien de grave, un peu de repos et de nourriture ainsi qu'une bombe désinfectante fera l'affaire."

Il partit alors vers la pharmacie de garde du poste de sécurité. Il revint quelques instants après avec quelques barres vitaminées ainsi que des pansements et de l'eau désinfectante. Il se mit alors au travail en prenant soin de ne pas réveiller la jeune femme qui venait de fermer les yeux. Une fois cela finit il s'asseya laissant échapper un sourire. Il sortit un paquet de cigarette puis en fuma une, laissant échapper quelques bouffées de fumée. Il profita de ce moment pour fermer les yeux, non pas pour dormir mais pour réfléchir à sa situation actuelle. Il se tourna par la suite vers Socrate et lui dit d'un ton calme :

"Pour une fois, on ne revient pas bredouille... Les survivants sont rares..."

Socrate s'assit sur le sol, une bouteille d'eau dans la main :
"Oui tu as raison, parfaitement raison mon ami..."

Il posa son arme contre le mur, sortit un calepin et nota des informations à l'aide d'un crayon à papier, tout en finissant sa cigarette :

le 7 Mai 2042 à Paris :

Nous avons retrouvez une survivante, la ville à subit une nouvelle attaque, la 3ème depuis le début du mois.

Nombres de mort : 24.
Objets trouvés : Quelques balles pour fusil de chasse.

-

Il but quelques gorgées d'eau, sa bouche était sèche, il en avait bien besoin.
Ils resteraient pour la soirée, le temps que la fille aille mieux.
Il bloqua la porte de son mieux et s'installa le plus confortablement possible pour passez la nuit.

Chris n'avait pas beaucoup dormi une fois de plus, observant la jeune fille pendant son sommeil, elle semblait perturbée, il pût l'entendre crier par moment, ne pouvant que contempler avec tristesse cette scène, impuissant une fois de plus. Il espérait juste qu'elle ne vivrait pas éternellement avec sa. Il avait fumé l'équivalent d'un paquet en une soirée, les nerfs à vif. Après plusieurs heures il s'accorda un peu de sommeil. Il ne réussit à dormir que trois heures, dérangé par les allées et retours des soldats en garnison, transportant les blessés et les cadavres... Il soupira face à tant de misère... Il resta proche de ses amis le reste de la nuit, se rappelant avec peine les évènements de son passé. Il pût alors apercevoir la jeune fille émerger d'un sommeil lourd. Il dit alors d'un ton calme et détendu :

"Bonjour mademoiselle, comment vous sentez vous?"

La femme s'était réveillé, Socrate aussi par la même occasion, il se leva et la regarda :

"Ne vous inquiétez pas ma demoiselle, vous êtes entre de bonnes mains, il se nomme Chris et je me nomme Socrate, pour vous servir. Nous vous avons trouvée dans la ville peu après l'attaque, l'homme qui tentait de vous capturer est mort, vous n'avez plus rien à craindre... En tout cas pour l'instant, si je puis dire, car cette période rien n'est sur, et tout est changeant malheureusement"

Il se retourna prit son paquet de cigarettes et une bouteille d'eau et continua :

"Tenez de l'eau, si vous avez besoin de quoi que ce soit, nourriture, boissons, cigarettes, vous n'avez qu'à demander, vous êtes chez vous ici"

Il s'alluma une clope avant d'en proposer une à la jeune femme, celle ci était encore toute fébrile, normal se dit-il après pareil traumatisme.
Il s'éloigna quelques peu tout en tirant fortement sur sa cigarette, il alla voir les autres personnes présentes dans la pièce en prenant bien soin de récupérer son arme restée sur le sol. Il salua tout le monde, puis discuta longuement avec une des femmes, elle venait de perdre son cousin dans l'attaque. il revint ensuite vers Chris et la jeune femme et s'assit sur une chaise, avec une sourire de façade...

Chris laissa donc son ami parler, puis ne voyeant rien d'autre qui pourrait être intéressant à rajouter il alla se rasseoir. Levant les yeux un moment vers le ciel. Les personnes autour de lui formaient un athmosphère lourd et morne, des cris et des pleures, parfois quelques toussements et de longs silences. Comme si tout s'arrêtait l'espace d'un moment... Il regarda par la suite la jeune fille, la dévisageant, elle semblait fatiguée et apparement pas vraiment habituée à la liberté... Il souria légèrement puis se leva, il se dirigea alors vers elle puis dit :

"Je vais allez voir ce qui est à disposition pour préparer notre voyage. Vous souhaitez quelque chose?"

Il la fixa d'un air calme et impassible en attendant sa réponse...

Socrate se leva, but un peu d'eau et mangea un morceau, la faim le tenaillait depuis le matin.
Il regarda l'heure, il était 23h30.
Le tour de garde allait être effectué par d'autres, mais l'homme n'avait pas vraiment envie de dormir, de toute façon il n'arrivait jamais à dormir paisiblement, comme bon nombre de ses semblables, seul les C pouvaient dormir sur leurs deux oreilles.

Il nettoya son arme avec l'aide d'un bout de tissu et d'une brosse qui dissimulait jalousement dans une petite boite de fer.
Il la démonta et la remonta soigneusement, c'était son bien le plus précieux, celui qui pouvait leurs sauver la vie.
Il rechargea ensuite son chargeur à moitié vide. Il la réarma et appuya sur la sécurité la plus proche de son doigt.

"Si vous étiez chez les C vous pourrez nous être d'une très grande utilité, quand vous serez d'aplomb vous m'aiderez à faire un plan, mais pas tout de suite, il se fait tard et vous êtes encore toute fébrile, l'histoire d'une journée.
Vous avez du vivre des moments très difficile durant votre enfance et même après, vous avez survécu, Dieu à sans doute prévu quelque chose pour vous... Enfin s'il ne nous avait pas abandonné depuis longtemps, malheureusement.

Chris partit donc chercher le matériel nécessaire à leur voyage, soit des munitions et quelques vivres mais jamais trop, ne voulant pas abuser du peu que possèdaient encore les survivants. Il arriva au moment où son ami remettait une fois de plus en question la présence de Dieu auprès d'eux. Cela le génait quelque peu. Il dit alors tout en posant non loin d'eux le matériel :

"Je ne pense pas que Dieu existe, et s'il a existé il a depuis longtemps quitté ce monde. Quoiqu'il en soit, à ce jour, on ne peut compter que sur son prochain en étant sûr que celui-ci ne vous trahira pas."

Il se tourna vers la demoiselle et dit d'un air rassurant :

"Nayez crainte, je n'ai pas pour habitude de sauver des demoiselles pour ensuite les séquestrer. Libre à vous de rester ici ou non, mais dans votre intérêt je pense que vous devriez venir avec nous. Là bas vous serrez en sécurité et vous pourrez certainement nous aider. Désolé d'abuser ainsi de vos bonnes volontés, je conçois parfaitement le fait que vous ayez traversée de bien durs moments dame Yuko mais sachez qu'ici, le moindre relachement est fatal."

Il s'asseya alors sur un rocher non loin d'eux puis fixa le ciel, masqué par la fumée du carnage que les "C" avaient une fois de plus provoqué. Il dit alors d'une voix assez faible :

"J'aspire à un peu de calme dans un monde où ce mot n'a plus grand intérêt pour nous..."

Chris écouta la jeune fille puis lui dit tout en posant son regard sur elle, l'observant en silence :

"Et bien je me nomme Chris et lui c'est Socrate. Enchanté Yuko."

Il souria légèrement puis suite à sa demande il leva les yeux comme pour mieux réfléchir et lui dit finalement :

"J'ai peut être quelque chose pour vous."

Il se leva alors puis alla voir un des gardes. Il échangea quelques mots avec lui puis revint avec une clé. Il lui tendit et lui dit tout en indiquant de son index la porte :

"Prenez la porte que je vous montre, puis la deuxième porte à votre gauche. C'est une sorte de cabine d'essayage. C'est dans cet endroit que l'on stock les habits en principe. Il devrait y avoir ce qu'il vous faut."

Il lacha la clé dans la main de Yuko puis alla se rasseoir avant de dire d'un ton calme et rassurant :

"Nous vous attendons ici. Prenez votre temps."