Noir Dessein

Sujet: Noir Dessein Lun 19 Nov 2007 - 22:54

Je marchais seule, comme toujours, dans l'ombre des gigantesques maisons... Ombre parmi les ombres, je cherchais une victime. Elle m'apparut sous la forme d'un marin dont les muscles saillaient sous le maillot de corps.
Un sourire carnassier éclaira ma sombre face. Je tirai une simple petite lame. Laser H453. Mortel. Effet : brûle les cellules touchées et irradie les autres. Un genre d'infection nucléaire à l'intérieur du corps. Souffrance garantie.

L'homme eut à peine le temps de comprendre ce qu'il se passait que déjà, le petit faisceau pénétrait violemment sa gorge. Pas un cri, pas un geste. Il s'affala sur le sol et se vida petit à petit de son sang.
D'une de mes poches intérieures, je sortit un petit pinceau, le trempai dans le sang et traçai ces mots sur le ventre de la poupée de chair inerte:

"Appel aux Enfants des Etoiles. Réveillez vous et exercer votre courroux sur les Fils de Saturne. Reprenons la place qui nous est due et la maîtrise de notre civilisation. Ne vivons plus dans la peur d'être."

Si personne ne le voyait avant, cela ferait au moins son effet sur les autorités... Car nul doute qu'elles le cacheraient. Gouvernement bâtard, ministère hybride : mélange entre force, brutalité, cruauté et pouvoir, vivant dans la peur d'une révolte, se croyant trop forte pour être renversée.

-Ca on verra.

Ma voix m'étonna, rauque et sèche. Cela faisait tellement longtemps qu'elle n'avait plus fonctionné, que je ne l'avais pas entendue... Je priai pour que cela change...

Sujet: Re: Noir Dessein Jeu 9 Sep 2010 - 16:01

Vadel, allongé en position de tir venait d'apercevoir un homme, d'apparence maigre et élancé. Il boitait fortement, s'aidant d'une canne pour marcher.
Il le vit s'approcher d'un cadavre et user d'une technologie qui rappelait de très bon souvenirs à Vadel... Un laser bio-nucléaire! Qui avait d'ailleurs
l'air en parfait état, malgré la distance à laquelle se tenait cet étrange personnage.

Vadel attendit que l'étranger parte, puis se dirigea vers le cadavre. Ce dernier découvrit avec stupéfaction une inscription sur le ventre vidé de particules
du mort: "Appel aux Enfants des Etoiles. Réveillez vous et exercer votre courroux sur les Fils de Saturne. Reprenons la place qui nous est due et la maîtrise de notre civilisation. Ne vivons plus dans la peur d'être"
Un appel à la révolte! Beaucoup trop de choses se mélangèrent dans la tête de Vadel. De bons, mais aussi de très mauvais souvenir.

Une douleur à la tête poussa Vadel dans une sorte de transe étrange, qui finit par s'évanouir...

Je vois des ombres s'affairer autour de moi, et sens mon corps flotter. J'essaie de réagir, de bouger, mais la douleur lancinante à la tête me paralyse complétement.
Je finis par comprendre, que ces brutes de classe C m'ont repérer et que je vais certainement finir au centre du supplice... J'entends un CRACK retentissant...

-Allez bande de bâtards galeux, emmenez-moi c'te tête d'ampoule où vous savez!
-Wai, okay chef.
-Moi je reste ici, j'embarque c'morceau de cadavre. J'trouverai bien un coin où le planquer!

Deux des sbires du chef emmènent Vadel, le traînant au sol comme une vulgaire poupée de chiffon...

(HRP: c'est mon premier post, j'espère que c'est pas trop mauvais^^")

Sujet: Re: Noir Dessein Jeu 9 Sep 2010 - 17:19

[HRP] Non, il est très bon au contraire... à un détail près : Lucion MacAant est utilisé dans un autre RP. Tu me mets donc dans une position assez difficile : un trouillard peureux idéaliste se trouve maintenant leader d'une révolution... Pas grave, je vais m'amuser Cool

mais cela expliquera certainement quelques petites variations dans les deux trois prochains posts...
Cette histoire se passe donc APRÈS "Rêve, Ô Lucion!"[/HRP]

Un bar, un soir.
Il reprit une prise. L'opium. Ce bon vieil opium, que l'on fumait dans des bars comme on le faisait à Londres il y avait de cela quelques siècles. Il n'y avait que cela qui calmait ses foutus cauchemars. Crimes, meurtres, destruction, attentats, ... Autant d'acte noirs commis au nom d'une révolution que lui-même avait lancé, quelques années plus tôt, aidé par Chris.
*Chris... qu'es-tu devenu?*
Lucion avait bien changé depuis sa première sortie. Le monde avait bien changé.
Lui, il avait grandi encore un peu, pris de l'assurance, s'était très légèrement épaissi des épaules. Il avait aussi étudié les armes et les stratégies de guerre. Maintenant, c'était un vrai général. Il aimait cette part de lui-même qu'il était devenu. Il ne dépréciait que l'autre, le revers de la médaille : le tueur solitaire.
Le monde et la société par contre. Rien ne lui plaisait dans ce qu'il avait lui-même contribué à construire... Certes, maintenant, ses frères érudits vivaient au grand jour...en tant qu'esclave des Classes C qui, à la suite d'un événement malheureux, avaient pris conscience du danger potentiel qu'ils représentaient. Maintenant, la révolution se faisait à la manière d'une guerilla urbaine, et ils étaient heureux, lui et les Classes A, de pouvoir de temps à autre regagner leurs égoûts où ils complotaient.

La journée, ils dormaient ou mettaient au point armes et stratégies. La nuit, il réalisaient : tueries, massacres, assassinats, vols de matériels.
Les choses avaient changé. Lui qui rêvait de paix et d'entente, il avait plongé le monde dans le chaos. Et sa plus belle invention, le laser bio-nucléaire, censé servir à l'origine contre le cancer, s'était retrouvé d'utilité militaire en moins de deux.

Comme il l'avait pensé, les autorités avaient caché le cadavre. Cela ne représentait rien de grave. Il y en aurait d'autre. Beaucoup d'autres.
Lucion sourit, de ce sourire carnassier qui était devenu son image de marque. Dans la fumée d'opium qu'il laissait s'échapper par ses narines, il crut voir des têtes tomber et des corps choir mollement, tué d'un coup précis.
-Mais qu'ai-je fait? se lamenta-t-il.
La moitié du bar, ivre mort ou défoncé aux prises de opium ou autres opiacés psychotropes et neuroinhibiteurs, n'écoutait pas ses paroles inarticulées. Il repensa au dernier soir, à son dernier meurtre. Le message laissé au sang lui revint en mémoire. Vaguement, de manière brumeuse.
De manière trop brumeuse!
Il regarda son narguilé. La peur le saisit. Il était depuis longtemps déjà l'ennemi public numéro 1. Son visage n'était pas connu, mais ses divers noms bien (que ce soit celui que les autorités lui donnaient ("Le Boiteux"), son nom de guerre ("Kanttordu") ou son surnom auprès des Classes B ("Brebis boiteuse") ). La paranoïa qu'il commençait à développer prit le dessus, et il préféra sortir en vitesse prendre l'air.

Dehors, la tête lui tournait. Il dut s'appuyer contre un mur et vomit tripes et boyaux. Deux classes C passèrent, discutant à haute voix.
-Wai, on a enfin arrêté un de ces fils de chien...
-Quand ça?
-Il y a deux jours... il avait tué un marin, un de nos braves gars des docks, innocents comme toi et moi, mais cet imbécile bâtard s'est évnoui après avoir écrit son message sanguinolent...
-Et quoi? Ils le "démontent" actuellement?
-Wai, il est au centre du supplice... on attend nos derniers gars avant de lancer la machine...
Les deux brutes épaisses partirent d'un rire gras, et continuèrent leur chemin.
Lucion, le cerveau embrumé, avait compris trois choses : un innocent avait été pris à sa place, il était actuellement enfermé au Bloc "S" du gouvernement, et allait être "démonté" d'ici un ou deux jours, maximum.
Sa conscience refit surface, entre deux hallucinations de Dingo et de Bambi dansant la polka... L'oeil qui vous suit jusque dans la tombe!

Il devait faire quelque chose. C'était l'occasion de se racheter auprès de son oeil intérieur...
Clopin-clopant, il se mit en route vers le nord de la grande et sombre ville.

Sujet: Re: Noir Dessein Jeu 9 Sep 2010 - 21:15

(HRP désolé c'est entièrement ma faute j'ai pas lu Rêve, Ö Lucion! en entier ^^")

Le noir. Absolu. Que vois-je au loin? De la lumière!? Non, il n'y à que les ténèbres ici. Et du sang. Une odeur âcre de mort, mélangé à des odeurs d'urines.
Mais pourquoi? Pourquoi moi? Ils m'emmènent dans une pièce très faiblement éclairée, assez faiblement pour apercevoir une invention sans nom.
Une machine de torture, et des piles de cadavres sous mes pieds, certains semblent même encore à moitié vivant.
Je les entends supplier les classes C:

-Tuez-moi, p.p...par pitié...

-Ohahahaha, d'un rire gras, sale vermine tu ne mérites même pas la mort!
-ALLEZ TOI! Allonge-toi là! Et vite, j'suis pas d'humeur aujourd'hui!

J'obéis sans broncher, ces "hommes" sont massifs, et sans mon sniper je ne peux rien faire. Je commence à m'allonger sur l'espèce de fauteuil crasseux.

-Ahhhhh! Ma tête!
-Ferme la!

Je sens une puissante rage monter en moi... Une force incroyable m'envahit, pris de spasmes j'empoigne un des classes C à la gorge et lui arrache l'oreille.
Le deuxième avec un réflexe quasi-inhumain me donne un coup de tête. Je ne sens plus aucune douleur, je vole le pistolet au garde blessé et lui tire une, deux, puis trois balles dans la tête.
Les coups sont partis tout seuls. Une étrange sensation de puissance mêlé à de la peur m'envahit. Puis sans prévenir la pression redescend. Le deuxième garde en profite pour m'attacher solidement
à l'engin de torture.

-Tu vas regretter ton erreur, j'vais te le faire payer sac à foutre!, me lance le classe C. Tu vas souffrir sale porc!

Il attrape une scie à métaux crasseuse sur l'établi d'à côté et commence à me couper l'oreille droite. Une douleur indescriptible, atroce, affreuse. Le sang gicle au sol.
Soudain un des morts-vivants à terre attrape l'arme du soldat mort et lui tire une balle dans la poitrine. Et il réussit même à se hisser à moi et me détacher avec les dents, surement animé par le désespoir.
Je le remercie mais je vois dans son regard qu'il attend autre chose... Il me tend le neuf millimètres.

-Tire, me dit-il d'une voix calme.
-Je...Je ne peux pas désolé...
-TIRE, ordonne-t-il, TUE-MOI JE T'EN SUPPLIE!

Je me résigne à exécuter l'horrible besogne. Je pointe l'arme contre sa tempe... retire la sécurité... PAN! Le sang, encore du sang. Combien de temps ces horreurs vont-elles encore durer? Et puis mon oreille me fait atrocement mal, elle continue de saigner abondamment...
Stop. Il y à toujours un problème. Je suis toujours au centre du supplice, une des places les mieux gardés du comté. Je comprends à cet instant précis que je suis perdu, auteur d'un crime que je n'ai pas commis...

Sujet: Re: Noir Dessein Jeu 9 Sep 2010 - 22:55

Allant, malgré sa jambe faible, d'un bon pas, Lucion arriva au pied de hauts murs du Bloc "S"...

-Le centre du supplice... dit-il à la nuit.

Aucune solution ne s'offrait à lui en cet instant précis. Il était seul, encore un peu shooté des vapeurs opiacées, et n'avait que deux armes : un Magnum 9mm et son laser bio-nucléaire. Comment sauver un innocent dans la prison la mieux gardée du comté, seul et presque sans armes?
L'idée lui vint lorsque trois coups de feu retentirent dans le silence de la pénombre nocturne. Une diversion!

Il ramassa quelques grosses pierres qui traînaient là et entra dans le bâtiment. Cela ressemblait vaguement à un hall d'hôpital, mais en en plus sombre. Derrière la vitre de l'accueil, un classe C en observait deux autres lutter par amusement... Lucion se cacha comme il put derrière une armoire métallique et lança les pierres à l'autre bout du couloir. Le bruit, inévitablement, attira celui qui ne se battait pas et qui dit aux deux autres de cesser avant de sortir. Le classe A l'attendait, derrière la porte, et lui grilla la cervelle avec son laser. Attira par la chute du corps, les deux autres sortirent. Prévisible! Lucion sortit son Magnum, et tira comme Chris le lui avait appris. Une balle chacun, et ils étaient au sol.

Me guerrilero intello mit le feu aux vêtements des classes C, et ne récupéra qu'une chemise. Il entra dans l'habitacle de l'accueil, mit la chemise sur le compteur électrique et l'incendia, puis referma la porte. Les circuits grillèrent, les plombs sautèrent, plongeant le bâtiment dans la pénombre. Lucion prit l'extincteur et se terra sous le bureau de l'accueil qui avait été cassé en deux et attendit. Les autres n'allaient plus tarder à venir voir ce qu'il se passait. Et ceux-ci seraient plus sur leurs gardes.

-Allez! Venez, venez!

Il ôta la gâchette de l'extincteur ainsi que le tuyau. Dès qu'il le lâcherai, le gaz partirait, transformant l'outil anti-feu en fusée. Une balle bien placée finirait d'en faire une bombe. Il était prêt, et espérait que son plan fonctionnerait, et que l'autre aurait de la présence d'esprit.

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